Margaret Atwood est d'une effroyable lucidité. Tous ses romans, même paraissant être « d'anticipation », sont basés sur des faits existants ou ayant existé. Dans La servante écarlate, le quotidien de la narratrice, Defred, nous enserre tel un étau. Sans perspective autre que sa vie monacale, privée de liberté jusqu'à son propre prénom, parce qu'elle appartient désormais à Fred, Defred est à la fois témoin et victime d'une société dans laquelle les hommes violent rituellement les femmes fertiles au nom de la survie de l'espèce. On ressort épuisé de cette pourtant courte lecture, parce que, tout comme la narratrice, on a manqué d'oxygène. Un lent et inexorable étouffement, plus percutant qu'un long discours. Roman adapté en série télévisée (The Handmaid's Tale, 2017).
Virginie