Weege arrivait toujours le premier sur les lieux du crime. Armé de son flash, il fixa ces images des bas-fonds de New York révélatrices de la face cachée de l'Amérique, que s'arrachèrent tous les grands journaux de l'époque. Le New York des années 30 et 40 porte les stigmates de la crise économique : chômage, prostitution, pauvreté, goût des plaisirs, crimes, guerre des gangs, dont Weege, Arthur Fellig de son vrai nom, fit une fascinante chronique par l'image. Pour ce pionner du reportage photographique, la nuit américaine c'était lesmeurtres, les incendies, les bars et les gosses dormant dans les escaliers de secours... Inlassablement, il traquait la réalité sociologique de son temps et au-delà, l'essence de la condition humaine dans le monde moderne naissant, le déracinement.