S.O.S.
Passerons-nous l'hiver à l'écouter en boucle ? Sans doute pas. Est-il aussi varié que l'album précédent ? A coup sûr non. Cède-t-il aux formules un peu faciles quand il s'agit de politique ? Sûrement. N'empêche : ce disque-ci est une prouesse, après l'énorme succès de Dans ma bulle et son million d'exemplaires vendus. Mieux : c'est un uppercut. On en ressort sonné, impressionné par la force et l'intensité de la confession.
Diam's y dit les abîmes dans lesquels le succès l'a entraînée : l'argent qui déborde, la dépression aussi, les cachets, l'atomisation de ses repères. Puis la renaissance au loin, en Afrique, loin des photographes, des plateaux de télé, des Victoires de ceci ou de cela. La langue est brute, précise, directe. Le récit est à nu, ne cherchant ni à plaire ni à déplaire ; il traque - et trouve - l'expression la plus juste de sa sincérité. La voix, ou plutôt le phrasé, nous attrape et nous entraîne dans ce flot de mots à la fois fiévreux et sereins, portés par des rythmiques répétitives ou des violons plus surprenants. Quant aux débats annexes sur le voile (auquel il est fait allusion dans un seul titre), ils ne sauraient brouiller l'écoute. SOS sort du lot, ne serait-ce que pour ses titres d'ouverture et de clôture (Mélanie et Si c'était le dernier). Chacun dure une dizaine de minutes, si pleines et si tendues qu'elles filent en un éclair.
Auteurs :
Editeur :
Type :
cdDisponible (1)