La reine des cipayes
roman
Elle mourut à cheval habillée en garçon, les rênes entre les dents, une épée dans chaque main et ses perles au cou, tuée d'une balle dans le dos. Ses ennemis les Anglais l'appelaient Jézabel, ou Jeanne d'Arc, comme la sorcière française, et ces événements se passaient dans le ventre de l'Inde, en plein dix-neuvième siècle, lorsque les " negros " indigènes, les peaux sombres, les fameux " cipayes ", firent la guerre à leurs maîtres blancs. On les appelait alors " John Company ", surnom de la Compagnie des Indes orientales, forte de 250 000 soldats indiens. Trop d'humiliations, trop de rajas détrônés, trop d'exploitation, de brimades, toujours pour le commerce... Un jour, tout explosa. L'insurrection naquit, irrésistible. Elle trouva ses chefs, et parmi eux, cette femme. Jeune veuve de trente ans, combattante émérite, elle fut le seul chef de guerre à mourir au combat. Ensuite, tout s'arrêta. La guerre d'indépendance avait duré deux ans, deux terribles années de victoires, de massacres. Quand sa guerrière mourut, l'Inde cessa d'être libre. Manu, dite " la Chérie ", était reine de Jhansi et, encore aujourd'hui, les petits Indiens apprennent à l'école la chanson qui célèbre sa gloire.
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